Orthoptie d’hier et d’aujourd’hui

L’origine du mot orthoptie vient de la racine grecque orth(o) qui signifie droit et opsie qui désigne la vision ou l’œil. La profession d’orthoptiste prend sa source en Angleterre, nourrie par les découvertes et connaissances fondamentales en physiologie de la fonction visuelle et de la vision binoculaire. En 1857, l’ophtalmologiste Louis-Emile JAVAL s’intéresse aux mouvements visuels dans la lecture et ouvre de nouveaux horizons par traitements de la fonction visuelle pour l’ensemble des troubles d’apprentissage. L’orthoptiste est le professionnel de santé visuelle qui, historiquement, depuis le milieu du 20è siècle en France, dépiste et rééduque les strabismes et pratique l’amblyothérapie. Dans les années 80, il étend son champ d’expertise à la prise en charge de la malvoyance et à la cognition visuelle. Grâce aux nouvelles technologies (VNS, eye tracking) il est en charge aujourd’hui de la stabilisation du regard dans les pathologies impliquantes des déficits vestibulaires chez l’adulte et l’enfant, ainsi que des troubles neurodéveloppementaux. Il est également en charge des explorations fonctionnelles de la vision, s’impliquant de fait dans l’examen physiologique et organique du dioptre oculaire en étroite collaboration avec l’ensemble du corps médical et paramédical.

L’arrêté du 20 octobre 2014 relatif aux études en vue de l’obtention du Certificat de capacité d’orthoptiste décrit la totalité des compétences acquises lors de la formation universitaire initiale. La profession possède des pôles de formation universitaire dans toute la France, souvent rattachés aux facultés de médecine. De nombreux organismes assurent l’enseignement post-universitaire.

Le dernier décret de compétences des orthoptistes (Décret n°2016-1670 du 5 décembre 2016) définit le champ des compétences de la profession. Il donne l’exclusivité des traitements à la profession pour l’exercice décrit. Les orthoptistes interviennent dans tous les types de structures médicales et médico-sociales en lien avec le handicap, en milieu hospitalier public ou privé ainsi qu’en cabinet libéral. Les orthoptistes sont autonomes, posent des diagnostics et communiquent.

Aujourd’hui, la discipline orthoptique prend en charge la fonction visuelle de la naissance au grand âge. Ce sont des professionnels aux pratiques diverses qui effectuent dépistage, évaluation, rééducation et/ou réadaptation de la fonction visuelle. On note deux grandes catégories de pratiques.

  • Les techniques pré-ophtalmologiques qui comprennent la réfraction (acuité visuelle et correction optique) et les examens complémentaires en ophtalmologie. La mise en place de protocoles au sein d’unité de lieu ou d’exercice salarié au sein de cabinets médicaux, permet la délégation de tâches et, de fait, libère l’accès aux soins visuels sous tension depuis de nombreuses années pour la population au plan national.
  • Les techniques rééducatives et/ou réadaptatives : troubles neurosensoriels, de l’orientation du regard, troubles neurovisuels et basses visions.