TOUT SUR LA DYSPRAXIE VISUO-SPATIALE

28.07.2023

TOUT SUR LA DYSPRAXIE VISUO-SPATIALE

dyspraxie visuo spatialePour rappel, la dyspraxie est une pathologie de la planification, de la conception, de l’organisation et de l’exécution de gestes, d’où son appellation « la maladresse pathologique ». L’enfant qui en souffre présente une déficience au niveau de l’automatisation gestuelle si bien que chaque action précise comme écrire, se brosser les dents ou s’habiller, demeure une succession de mouvements que l’on exécute progressivement, donc très lentement et encore, maladroitement.

La dyspraxie est souvent développementale, c’est-à-dire qu’elle ne remet en cause :

  • Ni l’état mental de l’enfant (aucun problème psychologique ou psychiatrique) ;
  • Ni son intelligence (aucune déficience intellectuelle) ;
  • Ni sa santé physique (aucun handicap moteur au niveau des membres supérieurs).

On distingue, par ailleurs, plusieurs formes de dyspraxie :

  • La dyspraxie visuo-spatiale ;
  • La dyspraxie visuo-constructive ;
  • La dyspraxie idéomotrice ;
  • La dyspraxie idéatoire ;
  • La dyspraxie orofaciale ;
  • La dyspraxie de l’habillage.

Aujourd’hui, nous vous invitons à découvrir tout ce qu’il y a à savoir sur la dyspraxie visuo-spatiale !

Qu’est-ce que la dyspraxie visuo-spatiale ?

La dyspraxie visuo-spatiale est la forme la plus fréquente de trouble dyspraxique. Comme son nom l’indique, en plus de la déficience gestuelle pathologique, elle est associée à :

  • Un trouble au niveau visuel, se caractérisant par un défaut de coordination visuo-motrice ;
  • Un trouble spatial, se caractérisant par des difficultés à comprendre et à analyser la notion d’espace.

Dyspraxie et pathologie du regard

La stratégie du regard devient normalement automatique, au fur et à mesure de l’apprentissage de la lecture en classe préscolaire. On parle de dyspraxie visuelle lorsque l’automatisme n’est jamais acquis, et ce, à cause d’une mauvaise organisation du mouvement des globes oculaires, un dysfonctionnement de l’exploration visuelle et du calibrage des saccades.

Ce qui a pour conséquence, une incapacité à :

  • Fixer un objet précis ;
  • Suivre un objet précis du regard ;
  • Explorer une scène visuelle et repérer un objet précis ;
  • Sélectionner et saisir une information précise dans un océan d’informations.

Dyspraxie et trouble de l’orientation dans l’espace

La notion d’espace s’acquiert à partir des données visuelles concernant l’environnement qui entoure l’enfant. Une défaillance au niveau du regard entraîne donc forcément des difficultés à s’orienter dans l’espace. On remarque ainsi chez les enfants souffrants de dyspraxie visuo-spatiale de grandes difficultés à :

  • Situer un objet par rapport à sa position ;
  • Situer un objet par rapport aux autres objets.

Si votre enfant est dyspraxique, il se peut donc qu’il ne sache pas la différence entre la gauche et la droite, ne comprenne pas les obliques, etc.

Comment reconnaître une dyspraxie visuo-spatiale ?

Les dyspraxiques sont généralement des enfants vifs qui raisonnent de manière très logique et font même parfois preuve d’une intelligence rare par rapport aux autres. Ils sont très à l’aise à l’oral et semblent même très prometteurs, ce qui rend la pratique entre la théorie et la pratique encore plus déroutante.

Les symptômes de la dyspraxie visuo-spatiale à la maison

dyspraxie verbale développementaleBien qu’il ne semble pas avoir de problèmes en particulier, contrairement aux autres enfants, le dyspraxique ne s’intéresse pas à toute activité qui implique des gestes précis. Alors qu’il est en âge d’explorer, de tâter, d’expérimenter et d’assouvir sa curiosité pour tout et n’importe quoi, lui ne semble pas beaucoup s’ouvrir à d’autres horizons :

  • Il refuse de jouer avec les cubes que vous lui avez offerts, il ne les touche même pas ;
  • Il ne joue pas aux puzzles que vous lui avez achetés et qui correspondent pourtant à son âge ;
  • Il n’est pas doué avec les jeux d’assemblages, les briques, les légos… et bien moins avec le ballon ou le vélo ;
  • Il mange très mal, il met des miettes partout, ne sait pas se servir de la fourchette, n’arrive pas à couper sa viande…
  • Il ne sait pas s’habiller tout seul, n’arrive pas à lacer ses chaussures, est incapable de boutonner sa chemise, etc.

Les symptômes de la dyspraxie visuo-spatiale en classe

La dyspraxie visuo-spatiale se remarque dès les premières années scolaires, car ses conséquences passent rarement inaperçues dans certaines matières : l’écriture, l’orthographe, les calculs, etc.

L’écriture

L’écriture manque de fluidité et la production écrite est souvent illisible, malhabile et maladroite. Les lettres ne sont jamais correctement écrites et les copies suivent rarement les lignes. La présentation du cahier est ainsi catastrophique : les mots n’ont pas la même taille, les textes sont mal organisés, les schémas ne veulent strictement rien dire, il y a des ratures partout…

La calligraphie prend, par ailleurs, beaucoup de temps si bien que les autres parties de l’apprentissage, telles que l’écoute et la compréhension, sont souvent négligées.

La lecture

Tous les enfants dyspraxiques ne rencontrent pas forcément de troubles de la lecture. Seuls ceux souffrant d’une dyspraxie visuo-spatiale en rencontre étant donné leur incapacité à développer et à adopter une bonne stratégie du regard.

Dans quel cas, la lecture est souvent hachée, l’enfant peut sauter des lettres, des mots, des phrases voire des lignes en entier.

Le calcul

L’absence de notion de représentation spatiale rend très difficile l’alignement des chiffres d’où les difficultés sévères en calcul, en géométrie, en réalisation de graphique, mais aussi en lecture de carte, de tableau et de plan.

Il se caractérise par ailleurs par une très mauvaise organisation de son cartable et de ses affaires.

Comment prendre en charge la dyspraxie visuo-spatiale ?

Dès lors que les mesures de remédiation prises ne donnent aucun résultat, il est indispensable de se tourner vers le psychologue scolaire pour poser un diagnostic. À noter que la dyspraxie peut être repérée très tôt, dès la maternelle. Prévoyez également un rendez-vous avec le neuropsychologique pour un bilan complet.

Une fois que le diagnostic est confirmé, il faut songer à la rééducation orthoptique pour commencer, et faire appel à un spécialiste en psychomotricité ou à un ergothérapeute pour une prise en charge plus globale.

Les adaptations nécessaires

En plus des rééducations proposées par les divers spécialistes, pour une prise en charge complète et efficace, il est indispensable de mettre en place des aménagements ainsi que des mesures d’adaptation afin d’alléger les symptômes de la DVS ou de les contourner. Ces adaptations sont à faire aussi bien à la maison qu’à l’école et concernent :

  • Les devoirs ;
  • La présentation des copies ;
  • L’adoption de stratégies valorisant les compétences de l’enfant ;
  • La répartition et le découpage séquentiel des activités.

Ce qu’il faut faire pour aider l’enfant dyspraxique en classe

aménagements dyspraxieQu’il s’agisse de leçons ou de devoirs, pour améliorer le rendement de l’enfant souffrant de dyspraxie visuo-spatiale, il est recommandé :

  • D’utiliser des cahiers aux lignes larges ;
  • De privilégier la verbalisation à la place des illustrations ;
  • De privilégier les activités orales par rapport aux activités écrites : à la place de la dictée, demandez-lui plutôt d’épeler ;
  • De respecter son besoin de parler en travaillant : au lieu de lui demander de se taire, encouragez-le à chuchoter afin de ne pas déranger son entourage.

Ce qu’il ne faut pas faire

Pour aider l’enfant dyspraxique, voici ce que vous ne devez pas faire :

  • Ignorer le trouble, ne surtout pas penser qu’il disparaîtra au fil du temps ;
  • Rappeler constamment à l’enfant sa différence, ses fautes et ses imperfections ;
  • Lui rappeler constamment ses échecs répétés ;
  • L’obliger à faire quelque chose qu’il est sans doute incapable de faire.

Source dyspositif